Témoignage

M. Alfred LEFEVRE
habitant de Saint-Pierre-du-Vauvray, ancien employé du domaine Renault à Herqueville

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[00:12] Je m'appelle LEFEVRE Alfred. J'habite Saint-Pierre-du-Vauvray depuis une quarantaine d'années, quarante-quatre ans même je dirais, et puis je connais bien la région puisque, j'y suis pas né mais enfin, je suis adopté en Normandie très très jeune, j'avais 18 ans.

[00:36]
Travailler au domaine Renault

Alors je suis rentré dans le domaine Renault en octobre 1961, quand je suis rentré du service militaire, un an après même, parce que j'ai travaillé avant à la Sam. Je suis rentré donc en 1961 et puis il m'a proposé de travailler chez lui parce que j'ai fait un essai, c'était concluant. Il m'a gardé, et puis il m'a même proposé un logement que j'ai eu pendant 12 ans, j'ai habité 12 ans à Herqueville, dans son domaine. J'étais l'électricien chez eux. Enfin je n'ai pas commencé comme électricien, j'ai commencé comme mécano, et puis petit à petit j'ai appris le métier et voilà. On a fait des travaux d'entretien beaucoup au château, dans le parc du château aussi surtout, dans les canalisations d'eau, dans les canalisations électriques, la plomberie. Il avait une belle piscine et souvent il avait des problèmes alors on y allait faire des réparations. Quand on faisait le travail comme il nous le demandait, on nous envoyait souvent faire des dépannages soit dans les porcheries, soit dans les fermes agricoles où il y avait des abreuvoirs parce qu'il y avait des bestiaux, pour pouvoir réalimenter en eau ou en électricité les réparations qu'on avait besoin de faire quoi, c'est ça. On s'occupait de ça, des abreuvoirs aussi dans les prés. Il avait un très grand domaine parce que pratiquement tout le village de Herqueville lui appartenait, aussi bien les forêts que les les champs et les prairies, tout ce qu'il avait. Il avait des propriétés sur Portejoie, il avait des propriétés vers Daubeuf, il avait des propriétés sur Muids. Le Port-Pinché, tout ça qui était à Portejoie. Il avait beaucoup de propriété dont on s'occupait d'ailleurs. On faisait l'entretien général. Et après il avait aussi son usine personnelle à Herqueville, où on faisait aussi de l'entretien parce qu'il fabriquait de la croquette de luzerne à l'époque. Il expédiait ça par péniche, il envoyait ça par pression, dans les péniches au bord de la Seine. [03:09] Oui je l'ai connu mais très peu parce qu'il était souvent parti avec. Je l'ai connu quand il était amarré, tout ça, on faisait quelques petits travaux dessus mais sans plus. C'était un grand voilier oui, un beau voilier. D'ailleurs il avait une propriété aux îles Chausey. Il partait souvent là-bas avec son bateau et son capitaine, Pierre il s'appelait je crois. On le prénommait Pierre, je l'ai connu comme Pierre. Il avait son port d'attache au matelot à l'époque. Je m'en rappelle il pouvait rentrer même sous l'appartement des matelots parce qu'il avait un chenal qui donnait sous son appartement, sous l'appartement du matelot. Parce que lui il habitait au château. [04:06] Monsieur Renault oui moi je l'ai connu. Il s'appelait Renault mais il roulait DS et en Mercedes, il ne roulait jamais en Renault. Ça ça a toujours été, je ne sais pas pourquoi, il aimait bien les DS et les Mercedes, il avait une belle Mercedes à l'époque, oui, je me souviens. Je suis monté souvent avec lui, il venait me chercher. Comme j'étais logé dans ses maisons, il venait me chercher des fois le samedi ou le dimanche quand ils étaient en panne pour faire des dépannages. Et puis il venait, il retroussait ses manches, c'était un type formidable ce monsieur Renault.

[04:47]
Le club nautique de Saint-Pierre

La plage c'est autre chose, c'est à Saint-Pierre ça. C'était un club nautique qu'il y avait à Saint-Pierre et à l'époque mon maître-nageur s'appelait René Lacarrière. C'est lui, enfin je savais déjà nager, il nous faisait faire des petites compétitions entre nous dans la Seine oui il y avait un club nautique, ça s'appelait le club nautique de Saint-Pierre. Il y en avait un autre aussi qui était à Muids, mais ça a été aboli parce qu'il y a eu des accidents et des maladies, mais je ne me rappelle plus comment on appelle... on reste paralysé, je ne me souviens plus du nom de la maladie d'ailleurs. À la plage, il y avait beaucoup de jeunes, je me rappelle à l'époque c'était dans les années entre 1958 et 1960, 1962 peut-être ça existait encore, et après ça a été fermé, ça a fermé complètement. Et puis le maître-nageur il arrivait à la retraite, il a été obligé d'arrêter aussi. Et voilà, ça a fermé, ça a été interdit de se baigner en Seine après. Donc les clubs fermaient mais, il y en avait beaucoup, il y en avait même un aux Andelys je crois, un club nautique. Beaucoup de petits villages en bord de Seine avaient leur petit club nautique à l'époque, je m'en rappelle. Ah c'était joyeux à l'époque, c'était gai. Ça a changé depuis, ça a changé. [06:22] Elle est beaucoup plus polluée, je parle de pollution, pas l'eau sale, mais tout ce qui est déversé par la Seine : les bouteilles, les plastiques, toutes ces choses-là. Ça n'existait pas avant, il n'y avait pas tout ça. Déjà il n'y avait peut-être pas le plastique non plus, ça n'existait pas. Il y avait des cochonneries oui des morceaux de bois, des choses insignifiantes quoi, mais pas des plastiques ni tout ce qu'on voit qui traîne sur l'eau en ce moment. Mais la Seine était peut-être plus sale que maintenant, boueuse quoi, aujourd'hui elle est devenue un petit peu plus propre quand même, elle a changé.

[07:05]
La Seine gelée

Ah oui, c'était l'hiver 1956-57. La Seine était prise aux trois quarts par les glaces, ça je m'en souviens c'était en 1957, à l'hiver 1957, ça je m'en souviens, bien pris par les glaces. D'abord il n'y avait plus de circulation sur la Seine, c'était c'était bloqué. On pouvait même marcher sur le bord tellement il y avait de glace. Ça je m'en souviens ça. Je ne l'ai vu qu'une fois ça, mais alors il avait fait très très très froid, très très froid, assez longtemps d'ailleurs il y avait même eu une interdiction de chasse au canard parce que tous les canards s'abattaient à l'époque pour chercher leur nourriture. La chasse avait été fermée pour les canards à cette époque-là je m'en souviens.

[08:05]
Les crues

J'en ai connu deux belles, deux belles crues oui. Une dans les années 1966 ou 67 peut-être. Un soir j'étais rentré du travail, il y avait de l'eau là où j'habite actuellement d'ailleurs, il y avait de l'eau sur le passage, bon je me suis dit ça va ça passe encore bien, mais le lendemain j'y suis repassé j'ai eu de l'eau sous les fesses, la voiture noyée, ah oui. Oh ça devait être en 1966 ou 67, je ne me souviens plus. Je m'en souviens, les enfants étaient jeunes, ils allaient à la gare, il fallait mettre des bottes pour aller à la gare pour pouvoir prendre le car pour aller à Louviers, ça je m'en souviens oui. Ça fait un petit bout de temps quand même hein, il y en a plein les berges à chaque fois que la crue monte, il y en a plein les berges de la Seine des cochonneries, partout hein, des bouteilles, du plastique, des morceaux, des gens qui jettent qui n'importe quoi, des sacs, et même sur les bords des branches quand la Seine monte trop haut, les sacs restent accrochés sur les branches alors il y en a partout, ça fait très sale.

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